👊 Dimanche inspiré par le collectif 💪 The Janes 💪, qui pratiqua des milliers d’avortements clandestins, aux Etats-Unis, dans les 1960’s.
Et par le film 🎬 #CallJane, disponible sur MyCanal, qui retrace l’histoire de ces activistes 🪧qui se sont alliées pour venir en aide aux femmes en danger.
En pleines années vintage, l’histoire nous emmène à Chicago, dans la vie de Joy, femme d’avocat, au foyer et enceinte 🤰, qui apprend que sa grossesse a de grandes chances de la tuer.
On ne spoile rien en parlant de la réunion des docteurs de l’hôpital, qui intervient en tout début de film et où le cas de Joy est discuté : aura-t-elle droit à une interruption médicale ? Attention si vous avez des problèmes de gestion de la colère, cette scène est, très, difficile…
On retrouve et on aime Elizabeth Banks dans le rôle de Joy, elle-même femme actrice, réalisatrice et productrice de gros cartons. Et Sigourney Weaver, extra en militante des droits civiques 📣qui choisit d’agir concrètement en mettant sa vie au service de la cause. Elle incarne Heather Booth, à l’origine du collectif. Comme Joy, elle épouse cette cause par implication personnelle quand, étudiante à Chicago, elle se lance pour aider une amie en détresse.
Le film n’est pas manichéen. Les femmes sont parfois injustes, par exemple en jugeant les motivations des patientes et ce qu’on devine avoir mené au besoin d’avorter. Les hommes ne sont pas tous des tarzans insensibles et monolithiques : certains soutiennent, évoluent. De façon générale, tous ont besoin de s’adapter pour questionner leurs propres freins. Hommes, femmes, jeunes, vieux. Car beaucoup de ces freins sont de l’impensé, du réflexe appris sans mots, dans le silence du tabou.
Dans ce silence qui tue, ces femmes, aussi différentes qu’on puisse l’être, sont réunies par leur utérus et la sororité, qui comme toujours est l’élément qui apporte l’espoir et la lumière. Le lien qui soutient, qui protège face à ce qui semble être insurmontable : un système entier, millénaire, tenant de toutes parts… médecine, justice, politique, jusque - et surtout - à la maison.
Dès l’Antiquité, on retrouve les traces d’interdiction et de poursuite. Des milliers d’années de répression…En France, on guillotine encore pour ça dans les 1940’s. Et on passe par une période, au début des 1970’s, où l’avortement est encore un délit et le viol pas encore un crime… et puis les femmes de Loi comme ❤️Gisèle Halimi ❤️ font leur oeuvre en France, avec les femmes des médias et enfin les femmes politiques avec ❤️Simone Veil ❤️ et la loi du 17 janvier 1975.
Mais ces premières femmes qui se battent, en militantes d’une cause dangereuse pour elles et leurs proches, afin qu’un jour, cette niche devienne la norme pour toutes, sont l’étincelle de départ 🔥.
Il s’agit sûrement des 2% de résistants qui ressortent de l’expérience de Milgram, justement menée aux USA dans ces mêmes 1960’s (devant une autorité, seuls 2% des gens résistent à des injonctions d’actions injustes voire mortelles sur un tiers). Et le film arrive au moment précis où ces 2% commencent à faire boule de neige, emmenant avec eux des personnes moins mobilisées à la base. 10 ans plus tard, en 1973, c’est l’autorisation de l’avortement aux USA.
Bien sûr, le film sort à un moment particulier aux Etats-Unis, après l’abrogation du droit à l’IVG le 22 juin dernier par la Cour Suprême.
Particulier chez nous aussi, alors que les députés ont voté cette semaine pour inscrire ce droit dans la Constitution 👏 Même si le Sénat invalide, le chemin avance et c’est à Simone de Beauvoir que tout le monde pense : « N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis » ☝️
Or, ce mois-ci, un groupe d’euro-députés d’extrême-droite a organisé un conférence à Bruxelles sur le thème « Les États-Unis comme voie à suivre pour lutter contre l’avortement »…
🌬️ Alors on inspire, on souffle, et on reste vigilantes 👀, unies et inspirées par les Janes… car moi, toi, vous, nous, sommes toutes Jane !
Article écrit par Anne Rouquier
Crédit image : Unsplash - Gayatri Malhotra
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