👊 Dimanche inspiré par une femme au parcours fascinant, à l’authenticité presque malaisante, au talent, surtout, exceptionnel.
Femme pionnière doublement puisque femme et afro-méricaine :
🎶 Nina Simone 🎶
Ses tubes ont bercé...
Nos amours : 🥰 My Baby Just Cares For Me 🪄I Put a Spell on You 👌Feeling good
Nos chagrins d’amour version crash ++ dévastation 🤝 Ne Me Quitte Pas
Et enfin, notre résilience 🚫 I Aint Got No/I Got Life
Mais elle n’a pas été qu’une diva Soul & Blues, ce qui, reconnaissons-le, suffirait à l’inscrire au Panthéon de l’Humanité 🏆
Elle est aussi une concertiste classique contrariée, ce qui transpercera toute son oeuvre et sa personnalité publique.
Nina Simone (Eunice Kathleen Waymon), c’est une enfance pieuse au sein de laquelle un extraordinaire don pour le piano 🎹 jette tout à la fois espoir et malédiction. L’espoir c’est le talent qui l’amène sur les voies académiques royales du piano classique. La malédiction, c’est d’entrer de plein fouet dans le monde très « white people only » de la musique classique.
🧱 Et très vite, c’est le mur : elle est recalée du Curtis Institute, ultime étape de ce parcours d’excellence.
Elle a 17 ans et se raccroche aux branches, entamant le grand écart entre son coeur de pianiste classique et sa vie de chanteuse de club de jazz 🎙️
Certes elle développe vite un son hybride mêlant gospel, jazz et classique ultra-novateur qui ouvre la voie aux 50 prochaines années musicales.
Et elle va être pionnière dans l’industrie musicale en imposant sa propre direction créative aux labels 👊 Mais c’est pour le chant qu’elle va devenir célèbre. Bon faut quand même dire que sa voix, rugueuse et frêle à la fois, bat au rythme de nos coeurs comme peu.
Mais le racisme empoisonne tout, et les 1001 renoncements et couleuvres d’un monde discriminé par la loi continuent de la ronger.
Souvent, elle fait front. A un concert, elle refuse de continuer tant que sa famille, délogée du 1er rang au profit de spectateurs blancs, ne revient pas à sa place.
A 24 ans, c’est son 1er succès avec la reprise de « I Love(s) You Porgy » de Georges Gershwin, dans laquelle elle refuse de chanter la faute de grammaire visant à reproduire le « parler » afro-américain.
🪧📣 C’est donc naturellement qu’elle rejoint le mouvement pour les Droits Civiques dans les années 1960
Elle chante, défile, parle à Selma en 1965 (point d’acmé du mouvement pour le droit de vote). Parfois elle prend le public, majoritairement blanc, à partie, surtout quand elle chante les morceaux engagés. Et devant un public afro-américain, elle finit même par adopter un discours pro-violence, incitant à la révolte.
Opposée à la guerre au Vietnam, c’est la « goutte d’eau »... elle quitte les USA (« United Snakes of America » comme elle dit) et vit aux Antilles, puis en Afrique et enfin en Europe. Elle finira sa vie en France.
❤️ Ses amours ne l’ont pas rendue heureuse
Violence du racisme, violence domestique, les amertumes semblent se mêler. Elle est dépeinte comme une diva capricieuse.
A la regarder au Concert de Montreux de 1976, disponible sur @artefr son discours sans filtre crée un peu de gêne, mi-provoc’ mi- impudique, on voit tous les états par lesquels elle passe. Elle ne refoule aucun mouvement de son âme, qui semble tanguer sur quelque substance, et le donne à voir avec sincérité et abandon. Ou le met dans son piano et joue une avalanche de notes où l’on sent clairement la concertiste qui vit en elle. Elle le dit clairement « je suis une pianiste, pas une chanteuse. C’est dû au hasard. ». Peut-être a-t-elle appris à aimer comme on la voit aimer son public : à rebrousse-poil…
🫶 Mais au final, elle l’aime vraiment, son public…
et lui aussi. Et cet amour n’en finit pas aujourd’hui, alors que son talent est plus que jamais reconnu, débarrassé des positions clivantes qui furent les siennes toute sa vie.
💡Saviez-vous que Nina Simone doit son nom de scène (destiné à ne pas embarrasser sa mère pasteure opposée à « la musique du diable ») au surnom Niña donné par un amoureux et à notre Simone Signoret nationale pour le patronyme, qui serait donc plutôt un matronyme du coup ?
💯 Si vous voulez plus de Nina, il y a beaucoup de sorties l’occasion des 20 ans de sa disparition
🎙️Un podcast France Musique https://bit.ly/3AGwpDL
📔 Tiré du livre « Le journal intime de Nina Simone » https://bit.ly/3H8jeio
💬 Il y a aussi la BD « Nina Simone » de 2022 https://bit.ly/3L2AbvL
Enfin pour les sensibilités hip-hop (Nina Simone déplorait le rap qui était pour elle une façon de s’en prendre aux femmes plutôt qu’au racisme), le DJ Amerigo Gazeway a composé un album 📀 « mash-up » en 2018 très réussi, qui voit la rencontre de Nina Simone et de l’album The Miseducation of Lauren Hill 🤩 Les morceaux se répondent, entremêlés d’extraits de témoignage de Nina Simone. The Miseducation of Eunice Waymon
Voilà, Nina, donc, c’est quelqu’un qui a accepté les inconvénients de vouloir vivre absolument libre. Politiquement mais aussi personnellement. Un être entier et découpé. Comme nous tous. …
🌬️ Alors on inspire, on souffle et on laisse s’exprimer en nous toutes nos différentes parties et contradictions car les réponses que nous cherchons sont souvent (toujours ?) dans les 3èmes voies. Celle des synthèses de nous-mêmes, avec bienveillance !
Article rédigé par Anne Rouquier
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